Le Chant des marais Loin, vers l'infini, s'étendent Les grands prés marécageux. Pas un seul oiseau ne chante Dans les arbres secs et creux. Ô terre de détresse Où nous devons sans cesse piocher, piocher ! Dans ce camp morne et sauvage, Entouré de murs de fer, Il nous semble vivre en cage, Au milieu d'un grand désert. Ô terre de détresse Où nous devons sans cesse piocher, piocher ! Bruit des pas et bruit des armes, Sentinelles jour et nuit, Et du sang, des cris, des larmes, La mort pour celui qui fuit. Ô terre de détresse Où nous devons sans cesse piocher, piocher ! Mais un jour dans notre vie, Le printemps refleurira, Libre alors, ô ma Patrie ! Je dirai : tu es à moi. Ô terre enfin libre Où nous pourrons revivre, aimer ! Ô terre enfin libre Où nous pourrons revivre, aimer, aimer. * Composé en 1934 par des détenus politiques allemands du camp de Börgermoor (le "camp des marais"), ce chant est devenu, après la Seconde Guerre mondiale, l'hymne commémoratif de tous les anciens déportés. |